Dans un article paru dans le numéro d’Avril 2014 de La Recherche (n° 486), « Une illusion d’optique verdit l’Amazonie », deux chercheurs de l’ESE, Christophe François et Kamel Soudani sont interviewés à propos de leur article News & Views dans Nature (Soudani and François 2014 : A green Illusion, Nature, 506:165–166). Dans cet article les deux chercheurs commentent un article de Morton et al. (2014), « Amazon forests maintain consistent canopy structure and greenness during the dry season » paru dans la même revue et étudiant la saisonnalité de la surface foliaire des forêts tropicales observée par satellites.

Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution

Des travaux antérieurs utilisant l’imagerie satellitale avaient abouti à un résultat suprenant qui concluait à une augmentation de la surface foliaire dans les forêts tropicales pendant la saison sèche. Ces travaux avaient attribué cette augmentation à une stimulation due à une plus grande disponibilité de la lumière pendant la saison sèche par rapport à la saison des pluies. Ces conclusions avaient été déjà critiquées dans deux publications des chercheurs de l’équipe EV (Soudani et al. 2012 et Hmimina et al. 2013).

L’étude de Morton et al. dans Nature va dans le même sens et montre que la soi-disant augmentation d’indice foliaire pendant la saison sèche est en réalité un artefact dû à une combinaison complexe d’effets angulaires d’angle de visée du satellite et d’angle solaire variant au cours de l’année.

Dans « A green illusion », Kamel Soudani et Christophe François présentent le contexte de ces résultats et discutent la complexité de l’étude par télédétection de la saisonnalité de la surface foliaire en forêts tropicales en particulier en raison de la grande diversité spécifique et de la subtilité des changements phénologiques. Ils expliquent comment les effets angulaires de vue et solaire peuvent affecter les mesures satellitaires dans le domaine optique et plaident pour la mise en place d’un réseau international d’observations de la forêt tropicale alliant observations et mesures optiques in situ, seule manière de clore définitivement le débat.

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