Historique de la création du Laboratoire Écologie Systématique et Evolution UMR 8079
Le laboratoire UMR 8079 dans sa configuration actuelle résulte d’une succession de structures créées au fil des années pour accueillir des équipes de recherche, chercheurs, enseignants chercheurs, techniciens, administratifs, étudiants développant des recherches se focalisant sur la systématique, l’écologie, l’évolution, la génomique évolutive, la dynamique de la biodiversité incluant l’agro biodiversité, les ressources génétiques, la biologie de la conservation et les interactions société-environnement- biodiversité.
Cet historique rappellera les périodes déterminantes, les changements de paradigmes et de thématiques de recherche associés.
1968 : Création du laboratoire de Taxonomie végétale expérimentale et numérique associé au CNRS LA 121, Campus d’Orsay, Bâtiment 362 : Directeur : Pr Marcel Guinochet.
Ce laboratoire a été proposé à la suite de la fusion des laboratoires de Biologie végétale B et C de la Faculté des sciences d’Orsay, respectivement dirigés par les Professeurs Marcel Guinochet et Robert Gorenflot.
La Phytosociologie et la Biosystématique considérées comme indissociables constituaient les principaux domaines de recherche abordés dans ce laboratoire. De nombreux travaux en Systématique mettant en œuvre des outils de taxonomie numérique ont été réalisés sur plusieurs genres d’Angiospermes Plantago, Myosotis, Astragalus, Campanula, Centaurea…. En reconnaissance, de l’expertise du LA121 en Systématique, le CNRS confia au Pr Guinochet la réalisation d’une nouvelle Flore de France. L’ouvrage publié entre 1973 et 1985 comporte cinq fascicules et représente encore la seule Flore du territoire Français conçue dans une optique de taxonomie moderne.
1977 : Création du Laboratoire de Systématique Végétale URA CNRS 121 dans la continuité du LA 121. Le Pr Robert Gorenflot en assurera la direction jusqu’en 1988.
Les recherches menées dans cette unité se caractérisaient par une grande diversité des modèles biologiques mais également des niveaux d’étude. Ainsi plusieurs complexes d’espèces ont été étudiés dans une optique écologique, biosystématique et évolutive avec des approches, caryologiques, caryosystématique, cytogénétiques, évolution chromosomique, morphologiques, anatomiques, ontogénétique, développement hétéroblastique des feuilles et palynologiques en collaboration avec le laboratoire de Palynologie dirigé par Mme Cerceau Dr CNRS.
1983 : L’équipe du laboratoire d’Ecologie Végétale dirigé par le Pr Bernard Saugier auparavant dirigé par le Pr Lemée dans le bât. 430 a rejoint le bât. 362.
1988 : Création du Laboratoire Systématique et Ecologie Végétale URA 121 par le Pr Bernard Saugier, qui avait codirigé le Laboratoire de Systématique avec le Pr Gorenflot. Il assurera la direction de cette nouvelle unité jusqu’en 1995.
Bernard Saugier et son équipe ont introduit des recherches en Ecologie avec une forte composante théorique incluant des modélisations.
1989 : le Laboratoire accueille un groupe animé par le Pr Aboubakry Sarr de l’Université Pierre et Marie Curie, Génétique et Evolution des Plantes cultivées. Ce groupe de chercheurs, enseignants chercheurs, techniciens et étudiants s’est constitué suite à la fermeture du laboratoire LP CNRS Génétique et Physiologie du Développement des Plantes GPDP dirigé par le Pr Jean Pernès au centre de Gif-sur-Yvette. Ce groupe développait des études de génétique évolutive avec une approche intégrative quant aux niveaux d’étude et aux outils. Il a notamment introduit au laboratoire les analyses de polymorphismes à l’aide de marqueurs moléculaires et de marqueurs isoenzymatiques puis génomiques. Le cadre conceptuel de leurs recherches permettait d’appréhender la dynamique de la biodiversité dans les agrosystèmes en vue d’établir une compréhension des mécanismes de l’évolution au sein des complexes d’espèces de plantes comprenant des formes spontanées et des formes domestiquées. Ces études s’inscrivaient dans la construction d’un cadre scientifique de l’étude des ressources génétiques.
Ces mouvements de grande ampleur et les nouveaux recrutements des chercheurs et des enseignants-chercheurs ont élargi le spectre de compétences rassemblées dans l’unité, mais aussi celui des modèles ou systèmes biologiques et écologiques étudiés.
1995 : Création de l’URA 1492- Ecologie Systématique et Evolution – ESE qui deviendra l’UMR 8079. Le Professeur Pierre-Henri Gouyon en sera le directeur jusqu’en 2005. Durant son mandat, l’unité passe de 3 équipes Evolution et Systématique, Ecologie des Populations et des Communautés, Écophysiologie végétale à 4 équipes, l’équipe Evolution et Systématique donnant lieu à deux nouvelles équipes, l’équipe Biodiversité, Systématique et Evolution et l’équipe Génétique et Ecologie Evolutives.
Pendant sa direction, Pierre-Henri Gouyon a étendu le champ des recherches en écologie, évolution et génétique sur les plantes à d’autres groupes tels que les animaux, champignons et micro-organismes.
1998 : Le contexte scientifique était fortement marqué par le développement de la génomique et ses applications. Le besoin de renforcement des capacités du laboratoire s’imposait, aussi bien en terme de locaux que de développement et de mise en œuvre des marqueurs moléculaires pour l’étude des polymorphismes dans une perspective évolutive. A cet effet, un projet rédigé par Abou Sarr, Thierry Robert et Sonja Yakovlev a permis l’obtention d’une partie du Bâtiment 360. Ainsi une partie de l’ESE a déménagé dans ces nouveaux locaux. Par la suite, après le départ du Pr G. Ducreux et son équipe d’autres locaux ont été attribués au Laboratoire. Le Laboratoire ESE occupait le Bâtiment 362 et la quasi-totalité du Bâtiment 360.
2006 – 2013 : Après le départ du Pr P-H Gouyon au MNHN, la direction du laboratoire Ecologie Systématique et Evolution – ESE, UMR 8079 a été confiée au Professeur Paul Leadley. Les tutelles principales sont l’Université Paris-Sud et le CNRS. AgroParisTech est une tutelle secondaire.
2013 – 2022 : La Direction de l’UMR 8079 Ecologie, Systématique et Evolution, ESE est confiée à la Professeure Jane Lecomte. Lors de son renouvellement au 1er janvier 2015, l’unité avait trois tutelles principales, l’Université Paris-Sud, le CNRS et AgroParisTech. Par ailleurs le nombre d’équipes est passé officiellement de 4 à 6. Cette nouvelle organisation avait pour objectif d’afficher plus visiblement deux orientations scientifiques qui s’étaient affirmées pendant le contrat précédent. Il s’agit : 1) des relations biodiversité-société « Équipe TESS – Trajectoires ÉcologiqueS et Sociétés », 2) de la microbiologie dans sa dimension évolutive mais aussi écologique : « Equipe DEEM – Diversité, Écologie et Evolution Microbiennes ». Dans la nouvelle organisation en équipes, l’on peut noter que la composition des équipes EPC et EV reste pratiquement inchangée. Par contre, des mouvements au sein des équipes BSE et GEE sont à l’origine des nouvelles équipes TESS et DEEM. Dans ce contexte, l’équipe BSE a pris une nouvelle dénomination, EVA Evolution des Angiospermes permettant de mieux afficher les 3 axes de recherche qui la compose.
Lors du renouvellement suivant, le 1er janvier 2020 qui coïncide avec la création de l’Université Paris-Saclay qui remplace la tutelle Université Paris-Sud, AgroParisTech devient tutelle associée. L’unité comptait en 2018 sept équipes suite à la création de deux nouvelles équipes BIOM et PEPA à partir de l’équipe EPC. Les 7 équipes d’ESE sont :
- Diversité, Écologie et Evolution Microbiennes DEEM
- Dynamique de la biodiversité et macro-écologie BIOM
- Ecophysiologie Végétale EV
- Evolution des Angiospermes EVA, devenue par la suite DEP (Diversité des angiospermes)
- Génétique et Ecologie Evolutives GEE
- Processus Ecologiques et Pressions Anthropiques PEPA
- Trajectoires ÉcologiqueS et Sociétés TESS
2022 : Nathalie Frascaria-Lacoste, professeur à l’AgroParisTech devient directrice du laboratoire Ecologie Systématique et Evolution.