Dynamique de la biodiversité et macro-écologie

Les recherches de l’équipe BioM portent sur l’impact des activités humaines sur la biodiversité, en particulier les populations et les communautés. Nous nous nous intéressons aux effets des changements climatiques, de la pollution de l’environnement, des espèces envahissantes et d’autres perturbations causées par l’homme sur la dynamique des populations, le fonctionnement des écosystèmes, qu’ils soient naturels ou anthropisés, et les services qu’ils procurent.

Ces études peuvent faire appel à la chimie, à la génétique, à la biologie de l’évolution, à l’écologie fonctionnelle, au suivi de population, à l’économie, à la modélisation ou aux sciences participatives. Ainsi, nous utilisons différentes approches complémentaires : observations de terrain, expérimentations à différentes échelles, analyses de données, mesures de l’exposition à des facteurs de risque, méta-analyses des résultats de la littérature, modélisation par simulations et analyse mathématique.

Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution RESPONSABLE : Franck Courchamp

POST-DOC ET CONTRACTUELS
Ugo Arbieu, Thomas Evans, Ivan Jaric, Anne-Claire Maurice, Thomas Hughes, Clara Marino, Jelena Knezevic Jaric, Gabriel Caetano, Gabriel Klippel

Axes de recherche :

Invasions biologiques

Les invasions biologiques sont aujourd’hui considérées comme l’une des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité . L’introduction d’espèces animales ou végétales par l’Homme constitue l’une des perturbations majeures au sein des communautés natives allant de la modification physico-chimiques des sols à la degradation de services écosystèmiques (pollinisation), predation sur les espèces natives pouvant conduire à l’extinction de ces espèces. Les invasions biologiques représentent un phénomène global touchant tous les écosystèmes avec près de 40 000 espèces exotiques répertoriées dans le monde. Les invasions biologiques sont aussi responsables de près de 60% des extinctions Mondiales en particulier dans les îles où les écosystèmes sont particulièrement vulnérables à cette menace. Les questions de l’équipe sur ce sujet traite de l’impact écologique et économique des invasions biologiques à grande échelle au travers de méta-analyses, d’analyses de grands jeux de données, d’étude des facteurs du succès des invasions biologiques et l’étude des caractéristiques qui confèrent une vulnérabilité des écosystèmes accrus aux invasions biologiques.

Voir par exemple le projet invacost ou rivage, travaux de thèse d’Elena Manfrini ou de Martin Philippe, les publications de Franck Courchamp, Ivan Jaric, Elsa Bonnaud et Céline Bellard.

Macro-écologie et Changements globaux

La crise actuelle de la biodiversité est l’un des principaux défis auxquels l’humanité est confrontée. Les données actuelles montrent que les populations d’espèces ont diminué de 25 % en moyenne depuis 1970. Les principaux facteurs de perte de biodiversité sont la perte d’habitat, la surexploitation des espèces et l’introduction d’espèces exotiques. En outre, le changement climatique est en train de devenir l’une des causes majeures de ces décenies. Dans notre équipe, nous étudions comment les changements globaux peuvent affecter les multiples dimensions de la diversité (taxonomique, fonctionnelle et phylogénétique). Dans ce but, nous utilisons des approches macro-écologiques et les théories de la biogéographis sur de multiples systèmes et taxons, y compris les vertébrés terrestres, les poissons d’eau douce, les îles ou encore les systèmes urbains.

https://rivage.cnrs.fr/index.html, publications de Clara Marino, Céline Bellard

Dynamique des systèmes prédateur-proies

Cette question de recherche examine les conséquences d’un manque de prédateurs supérieurs parce que (i) ils disparaissent (en se concentrant sur le remplacement des prédateurs supérieurs par des mésoprédateurs sur les continents en raison de l’empiètement humain et de la fragmentation de l’habitat) ; ou (ii) ils n’étaient pas initialement présents dans l’écosystème étudié (en se concentrant sur les mésoprédateurs introduits sur les îles qui remplissent la niche vacante du niveau supérieur de la prédation). L’un des principaux aspects du déclassement trophique est lié au nouveau rôle écologique de la mésoprédation, les populations de carnivores de taille moyenne ayant largement augmenté grâce à « l’effet de libération des mésoprédateurs ». Actuellement, en Europe, les prédateurs les plus courants sont les carnivores de taille moyenne, tels que le renard roux (Vulpes vulpes), le chat domestique (Felis silvestris catus), le raton laveur (Procyon lotor), le blaireau (Meles meles) et la fouine (Martes foina). Ces prédateurs généralistes peuvent exploiter un large spectre de proies, notamment des oiseaux, des lagomorphes, des rongeurs, des invertébrés, des fruits et des espèces anthropiques. Ainsi, les mésoprédateurs sont actuellement un élément clé dans le remodelage et la restructuration des réseaux alimentaires continentaux.

Notre projet « Dynamique des prédateurs supérieurs dans les agroécosystèmes suburbains : leur rôle dans la régulation des consommateurs de cultures » (ANR) traite des interactions trophiques entre deux mésoprédateurs prédominants agissant comme prédateurs supérieurs dans les agroécosystèmes, les chats (espèces domestiques) et les renards (espèces nuisibles), qui génèrent parfois des perceptions et des pratiques humaines opposées en fonction du statut du prédateur et des connaissances a priori.

Culturomique de conservation

La culturomique de la conservation est l’étude des interactions entre l’homme et la nature dans le monde numérique. Nous utilisons une variété de sources de données en ligne, telles que les messages sur les médias sociaux, les articles d’actualité et les volumes de recherche en ligne, pour étudier les attitudes, la sensibilisation, l’intérêt et le sentiment du public à l’égard de la biodiversité et de la conservation. Par exemple, nous pouvons utiliser les tendances de recherche de Google pour savoir quelles espèces animales ou végétales suscitent le plus d’intérêt du public dans les différentes régions du monde, ou utiliser les posts Facebook pour étudier le sentiment des visiteurs de parcs nationaux à l’égard de différents éléments du paysage, tels que les forêts, les montagnes ou les marais. De telles informations pourraient avoir des implications importantes pour le marketing de la conservation et la gestion des zones protégées.

www.conservationculturomics.com

Projet LEADER

Etude des ravageurs potentiels des cultures en contexte agricole péri-urbain