
Il existe des zones de grande richesse en faune et en flore particulièrement menacées par l’activité humaine. Elles sont nommées « les points chauds de biodiversité ». A 25 ans, Céline s’intéresse aux impacts actuels et futurs des changements climatiques sur ces régions et sur près de 1300 îles. Ces changements ont notamment comme conséquence la montée des eaux, la prolifération d’espèces dites « invasives », qui perturbent l’équilibre entre les espèces au sein des écosystèmes, ainsi que la disparition d’animaux et des plantes en raison des changements de température et de précipitations.
Les recherches de Céline permettent ainsi de visualiser à grande échelle, à horizon 2050-2100, les implications de l’élévation du niveau de la mer et des changements climatiques, en quantifiant les pertes d’habitats et de biodiversité à l’échelle planétaire. En reliant statistiquement l’aire de distribution d’une espèce à des variables telle que le climat et le type d’habitat, elle met également en évidence les régions où le risque d’invasions par de nouvelles espèces est le plus élevé.
Pour Céline, l’enjeu scientifique principal aujourd’hui est de limiter la perte de la biodiversité.
« Tout le monde n’a pas conscience de son importance », déplore la Boursière qui rappelle que la biodiversité permet notre alimentation et qu’elle est l’origine de 2/3 des molécules utilisées dans l’industrie pharmaceutique dans le monde, citant en exemple la pervenche de Madagascar, une plante qui possède des molécules utilisées pour soigner le cancer. Soucieuse de la protection de la biodiversité, elle appelle à se mobiliser pour protéger la grande barrière de corail, aujourd’hui gravement menacée en Nouvelle-Calédonie et qui abrite pourtant l’un des écosystèmes les plus riches du monde. Persuadée que la science peut contribuer à relever les défis environnementaux et humains actuels, elle souligne qu’un important travail de vulgarisation des recherches scientifiques doit être fait afin de sensibiliser davantage le grand public.
Au-delà de la recherche, Céline considère que le travail d’un scientifique est aussi de transmettre son savoir et de communiquer ses recherches au grand public. En partageant ses connaissances, elle souhaite sensibiliser l’opinion sur l’état de la biodiversité et sur sa nécessaire protection. Elle aimerait que la vulgarisation des travaux scientifiques devienne quelque chose de courant et compte ainsi utiliser la Bourse L’Oréal France-UNESCO pour créer un livret de présentation ses travaux au grand public et organiser des séminaires internationaux dans le but d’obtenir un contrat postdoctoral avec un laboratoire de recherche. Elle se rend aussi régulièrement à l’étranger pour assister à des conférences pour s’informer des travaux des autres scientifiques. Pour Céline, le choix d’un cursus scientifique s’est imposé à elle tout naturellement. Après avoir étudié la biologie à l’université de Lille, elle choisit de réaliser sa thèse à Orsay.