Les chromosomes sexuels sont souvent très différenciés, comme chez l’être humain, à cause de la suppression de recombinaison entre le chromosome X et le chromosome Y. Cela n’explique pas l’existence de chromosomes de type sexuel différenciés chez les champignons, car ils ne sont pas associés à des fonctions mâles ni femelles. Une étude théorique récente a permis d’expliquer l’arrêt de la recombinaison entre chromosomes sexuels, basée sur l’abritement des mutations délétères qui ségrégent naturellement dans les génomes, plutôt que sur les différences entre mâles et femelles. Cependant, les champignons montrant une suppression de recombinaison autour de leurs gènes de types sexuels sont aussi auto-fécondants, ce qui devrait aider à purger les mutations délétères efficacement, et ainsi déjà limiter leur effet. Une nouvelle étude théorique, basée sur des processus stochastiques, démontre cependant que les mutations délétères peuvent en fait être maintenues étonnamment longtemps dans les populations avant d’être purgées, et pourraient donc s’accumuler près des gènes de type sexuel, où elles sont en partie abritées de la sélection.

Giraud Tatiana, Véber Amandine et collaborateurs. Peer Community Journal DOI: 10.24072/pcjournal.238.