Fond européen agricole pour le développement rural : L’Europe investit dans les zones rurales

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Le programme européen LEADER est une méthode de développement territorial basée sur une stratégie et des objectifs précis, élaborés par les acteurs locaux. S’étendant sur vingt communes réparties entre les départements de l’Essonne et des Yvelines, le Groupe d’Action Locale du Plateau de Saclay a été sélectionné pour soutenir, à hauteur de 1,239 millions d’euros des projets répondant aux objectifs de développement local. Sa stratégie s’intitule « Vers un territoire agri urbain d’exceptions » et s’articule autour de 3 axes :

  • Un coeur agricole dynamique et durable pour un territoire périurbain
  • Un territoire partagé qui révèle ses richesses
  • Le Plateau de Saclay, laboratoire agri urbain des territoires de demain

C’est dans le cadre de ce dernier axe que s’insèrent les études réalisées par le Laboratoire ESE notamment le projet d’étude intitulé « Etude des ravageurs potentiels de cultures en contexte périurbain ». Ce projet a été financé à hauteur de 33961,78 euros avec une part de 14169,42 euros du LEADER.

Pourquoi ce projet de recherche :

Ce projet de recherche appliqué aux territoires agricoles vise à concilier (i) préservation de la biodiversité, (ii) fonctionnement des écosystèmes, (iii) maintien voire amélioration des services écosystémiques et (iv) pratiques agricoles intégrées à un territoire en cours de restructuration (aménagement urbain et paysager avec préservation d’une agriculture intégrée en lien direct avec les différents utilisateurs)

Contexte, méthodologie et principaux résultats:

Au sein des écosystèmes existent de nombreuses interactions entre les êtres vivants pouvant offrir aux humains des services favorables à leur bien-être et permettre le bon fonctionnement des écosystèmes : les services écosystémiques. Avec le développement des activités agricoles, ces services peuvent être modifiés. Dans le contexte agricole du plateau de Saclay, en se concentrant sur le service de régulation des populations, cette étude vise à mieux comprendre le rôle du service de prédation/régulation de certains prédateurs (renards et chats) sur des proies responsables de dommages aux cultures (lagomorphes, micro-mammifères, oiseaux).

Pour répondre à cet enjeu nous avons réalisé au préalable une étude bibliographique. Nous avons ensuite recensé par des suivis d’abondance et de densité les populations de proies principales et de prédateurs à l’échelle du plateau de Saclay. Nous avons également étudié le régime alimentaire de ces deux prédateurs grâce à l’analyse macro et microscopique du contenu des crottes ramassées de façon saisonnière. Enfin, nous avons élaboré différentes stratégies de gestion de la biodiversité et de l’aménagement du territoire en concertation avec les agriculteurs et les associations présentes sur le plateau ou à proximité.

Les résultats de la synthèse bibliographique illustrent la faible proportion d’articles étudiant le service de régulation par la prédation, notamment des prédateurs vertébrés, au sein des agrosystèmes.

Les suivis des populations de prédateurs et de proies principales du plateau ont permis de mettre en évidence que la densité restreinte de prédateurs (1à 5 individus / km²) engendre une pression de prédation trop faible pour pouvoir réguler les densités de proies. Pourtant, l’étude du régime alimentaire de ces deux prédateurs a démontré que la part de biomasse ingérée la plus importante était représentée par les micromammifères (37% pour le renard ; 56% pour le chat), suivie des lagomorphes (16% pour le renard ; 26% pour le chat) et des oiseaux toutes tailles confondues (25% pour le renard ; 18% pour le chat).

Les relevés et analyses de suivis de la biodiversité du plateau de Saclay ont montré également que les oiseaux et les micro-mammifères se retrouvent plus fréquemment dans les milieux « hors cultures » reflétant le besoin de conserver ou de créer des habitats naturels afin de favoriser la biodiversité du plateau et augmenter la diversification des prédateurs.

Enfin, le retour de certaines espèces de rapaces (e.g. Faucons sp., Chouettes sp.) grâce à des actions facilitant leur venue et leur établissement (e.g. nichoirs et perchoirs), valoriserait la biodiversité des prédateurs et renforcerait la régulation des espèces déprédatrices.

Cette étude insiste sur la nécessité de mener des études complémentaires sur le fonctionnement des relations proies-prédateurs au sein d’agrosystèmes. Il nous apparait ainsi important de poursuivre les discussions avec les agriculteurs ainsi qu’avec les acteurs locaux pour partager les données de terrain et notre analyse de l’impact de la prédation naturelle sur la régulation des proies consommatrices des cultures, ainsi que la possibilité de diversifier les prédateurs et les habitats pour renforcer cette prédation naturelle.