Cyrille COBERT

Ma thèse s’intitule : « La biodiversité, un patrimoine à gérer par les acteurs du rural ? ».

Face à une crise de la biodiversité massive, cette thèse souhaite à la fois :

• analyser les perceptions, actions éventuelles, les freins et/ou blocages d’une prise en charge effective de la biodiversité par les acteurs ruraux de plusieurs territoires contrastés via une méthodologie dédiée (l’audit patrimonial) ;
• mettre en avant les dispositifs émergents et novateurs pouvant être des leviers d’actions innovants pour la biodiversité et les paysages.

Pour ce faire, je vais aller auditer les acteurs concernés par la biodiversité dans le rural : élus, agriculteurs, associations…, à l’échelle nationale puis dans 5 territoires, intéressés par la démarche et suffisamment contrastés pour atteindre une certaine représentativité du monde rural et des diversités de représentations de la biodiversité et des enjeux qui lui sont liés.

Les audits patrimoniaux consisteront à conduire des entretiens semi-directifs (40 par territoire), grâce à une grille d’analyse stratégique et une déontologie stricte, en vue de mobiliser les acteurs, d’organiser une co-expertise et de déboucher sur une co-construction d’actions en faveur de la biodiversité, acceptées car elles intègrent toutes les qualités d’un territoire.

Il est possible de se référer à la page suivante pour en savoir davantage sur la thèse et la méthodologie employée : https://www.universite-paris-saclay.fr/la-biodiversite-un-patrimoine-gerer-par-les-acteurs-du-rural . Il est également possible, bien évidemment, de me contacter !

Suite à mon stage de fin d’études (cf parcours), j’interviens à AgroParisTech dans le module intégratif de première année « Gestion patrimoniale des ressources et des milieux », ainsi que dans le module « Gestion du vivant et stratégies patrimoniales » dans la dominante de troisième année SPES, afin de parler aux étudiants des enjeux territoriaux de la Plaine de Versailles, du fonctionnement de l’association patrimoniale de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets mise en place suite à un audit patrimonial et reposant sur les principes de la gestion patrimoniale, et des perspectives envisagées par les acteurs du territoire et des débats que celles-ci peuvent susciter.

Avec Ambroise de Montbel, je co-encadre les audits patrimoniaux menés par les étudiants en deuxième année, dans le cadre du projet ingénieur, et en SPES.

Je bénéficie d’un encadrement académique très riche croisant différentes disciplines, expériences et expertises. Mes co-directeurs de thèse sont :

• Nathalie Frascaria-Lacoste, Professeure en Écologie Évolutive et Ingénierie Écologique à AgroParisTech, UMR ESE dont elle est directrice ;
• Ambroise de Montbel, Ingénieur de recherche et responsable du pôle Gestion du Vivant et Stratégies Patrimoniales à AgroParisTech, UMR ESE ;
• Armelle Mazé, économiste HDR INRAe, UMR SADAPT (Science Action Développement – Activités Produits Territoires).

Je bénéficie également d’un encadrement stratégique assuré par Ambroise de Montbel, mais aussi par des praticiens patrimoniaux expérimentés : Didier Christin et Vincent Pupin, respectivement directeurs de l’association Sol et Civilisation et de l’Association patrimoniale internationale (API), toutes deux partenaires de cette thèse.

Mon salaire est financé par une demi-bourse de thèse C-BASC de l’Université Paris-Saclay, ainsi que par l’Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Chacune des 5 phases de l’audit patrimonial dans les territoires donnent lieu à des partenariats territoriaux qui sont, à ce jour, en cours de discussion. Pour ce faire, je peux notamment compter sur des partenaires de longue date de l’UFR GVSP, à savoir l’Union nationale des CPIE et le Forum des Marais atlantiques.

Après une classe préparatoire BCPST au lycée Pierre Corneille à Rouen, j’ai été admis à AgroParisTech, où j’ai suivi le cursus ingénieur. Après une première année de tronc commun, j’ai choisi le domaine « Gestion et ingénierie de l’environnement », puis la dominante d’approfondissement « Science politique, écologie et stratégies » (SPES).

Fort d’un très riche parcours qui m’a permis d’approfondir les mathématiques, la physique-chimie, la biologie, la géologie, l’écologie, l’agronomie, j’ai décidé de compléter ma formation en sciences sociales, science politique, économie, champs que j’avais encore peu eu l’occasion d’explorer. Ma formation ingénieur AgroParisTech m’a permis cette ouverture qui est essentielle à l’appréhension de sujets complexes. Or, les défis actuels – changement climatique, transition agroécologique, évolutions sociétales… – sont éminemment complexes, et ne peuvent être réfléchis indépendamment les uns des autres sans quoi l’analyse et les réponses apportées occultent des dimensions importantes de ces enjeux. Cela nécessite des réflexions transversales, que ma formation me permet de mener.

Outre un dialogue interdisciplinaire, ces défis supposent de mettre en œuvre des approches originales qui associent étroitement les multiples acteurs territoriaux et nationaux qui y sont confrontés. L’approche patrimoniale, que j’ai pu découvrir, approfondir et expérimenter au cours de ma formation à AgroParisTech, est particulièrement adaptée pour comprendre puis apporter des éléments de résolution à des problèmes complexes et multi-acteurs.

J’ai pu me convaincre de la pertinence de cette approche en menant, seul ou en équipe, plusieurs audits patrimoniaux :

• Dans le cadre du projet ingénieur de deuxième année qui dure deux mois, j’ai participé à un audit patrimonial commandité par la DRAAF et la DREAL Occitanie sur les « Conditions et moyens d’une meilleure prise en compte de la biodiversité, dans une stratégie de réduction des produits phytosanitaires en Occitanie. ». Après avoir rencontré, lors d’une phase « macro », des acteurs de rang régional concernés par cette question, nous avions rencontré des acteurs variés (agriculteurs, élus, représentants d’associations…) sur trois territoires aux productions agricoles variées : le Lauragais (grandes cultures), les Corbières (viticulture) et le Vallée de la Têt (arboriculture).
• En SPES, j’ai participé à un « mini-audit » d’une semaine, commandité par l’Union nationale des CPIE, sur la « Recherche des conditions et moyens pour ouvrir de nouvelles opportunités en Flandre pour une prise en charge partagée de la biodiversité ; quelle facilitation territoriale ? ».
• Lors de mon stage de fin d’études, j’ai proposé aux deux associations Sites et Monuments et Yvelines Environnement un audit patrimonial sur les « Conditions et moyens d’une meilleure valorisation des patrimoines historiques, culturels, naturels et agricoles de l’ouest versaillais », que j’ai eu le plaisir de mener. En six mois, après une phase bibliographique, j’ai pu auditer 66 acteurs, intégrer leurs propos puis leur proposer une restitution orale de mon travail.

Dans le cadre de ma thèse, je n’ai encore rien publié.

En revanche, après mon stage de fin d’études, dont le mémoire et le diaporama de restitution sont disponibles in extenso à l’adresse suivante : https://www.sitesetmonuments.org/resultats-de-l-audit-patrimonial-pour-une-meilleure-valorisation-des-patrimoines-historiques , j’ai été sollicité pour écrire deux articles dans deux ouvrages non scientifiques :

• « Valoriser le patrimoine exceptionnel de la plaine de Versailles, joyau historique et poumon vert de l’ouest parisien », dans la revue 2023 de l’association Sites et Monuments ;
• « La Plaine de Versailles : Retour sur une approche de gestion en patrimoine commun au service d’un territoire extraordinaire menacé », dans Paris et Île-de-France. Mémoires.