Dans ce cadre, l’équipe a notamment étudié les invasions biologiques de champignons pathogènes qui créent de nouvelles maladies émergentes. Nos travaux sur les invasions biologiques ont été pionniers, montrant que les invasions biologiques peuvent redistribuer la diversité génétique de la région d’origine et permettent des hybridations entre populations précédemment isolées, et donc la création de nouveaux génotypes, possiblement mieux adaptés. Des invasions de champignons pathogènes peuvent cependant se produire à partir d’un nombre très réduit de génotypes tout en causant de graves maladies émergentes sur des cultures ou des plantes naturelles. L’équipe a notamment étudié les invasions du charbon des anthères des caryophyllacées, de le mildiou de la vigne (en collaboration avec F. Delmotte, INRA Bordeaux), et de la nécrose du collet du colza (en collaboration avec T. Rouxel, INRA Bioger), en utilisant des marqueurs génétiques et des méthodes sophistiquées de génétique des populations permettant de tester des scénarios évolutifs. Pour le mildiou de la vigne, Plasmopara viticola, nous avons montré que son introduction en Europe depuis les Etats-Unis au début du XXème siècle avait résulté, par « saut de puce », en deux populations différenciées en Europe, séparant l’Europe de l’ouest et l’Europe de l’Est, à cause d’échanges commerciaux et humains réduits. Pour le champignon Microbotryum violaceum, responsable d’une maladie castratrice (appelée charbon des anthères) chez les plantes caryophyllacées, l’équipe a montré que l’invasion aux Etats-Unis de la maladie sur le compagnon blanc au début du XXème siècle a pu se faire par l’introduction de seulement 2 individus depuis l’Ecosse. Ces études ont ainsi globalement permis de mieux comprendre comment se produisent les invasions de pathogènes, ce qui a de grandes conséquences appliquées en agriculture mais aussi pour le maintien de l’équilibre des écosystèmes naturels face aux changements globaux.