Participants : Emmanuelle Baudry, Carmen Bessa-Gomes, François Chiron, Blanche Collard, Marc Girondot, Christophe Hanot, Virginie Héraudet

L’équipe PEPA est impliquée dans des projets de recherche appliqués à la conservation de la biodiversité. Ces projets portent à la fois sur la réponse des espèces aux changements anthropiques, leur impact sur la viabilité des populations et sur l’efficacité des différentes modalités de gestion et pratiques. Nos travaux portent à la fois sur la biodiversité patrimoniale et sur la biodiversité ordinaire. Ils cherchent à comprendre comment les changements d’origine anthropique vont affecter la viabilité des populations, et comment concilier les activités humaines et conservation de la biodiversité par une démarche de science-action.

Evaluation de la biodiversité et des services écosystémiques dans les plaines céréalières du centre de la France : de la théorie à la pratique

Avec l’INRAE et l’OFB, nous avons débuté en 2018 un projet de recherche-action pour apporter des preuves empiriques sur l’influence de la biodiversité, du fonctionnement écologique et de la gestion agricole sur plusieurs productions et divers services écosystémiques. Le projet repose sur la participation d’un réseau de 27 agriculteurs pionniers dans les changements de pratiques et les aménagements agro-écologiques en région Ile-de-France et Centre, et sur l’observation empirique en plein champ (approches corrélatives et expérimentales).

La principale originalité de ce projet est la large palette d’organismes vivants étudiés situés à tous les niveaux trophiques (des invertébrés du sol et aériens, aux plantes et vertébrés), ainsi que la diversité des services pris en compte. L’autre originalité est l’étude des synergies agricoles et écologiques sur la biodiversité et les services qu’elle rend, que ce soit pour les agriculteurs ou pour la société en général.

Notre équipe dirige les suivis de vertébrés ‘oiseaux et mammifères’ depuis le début du projet. Outre la dimension fonctionnelle de cette étude, l’exploration de systèmes agricoles variés, et le plus souvent tournés vers l’agro-écologie, montre l’intérêt de ces milieux pour des oiseaux sensibles à l’agriculture et pour des chauves-souris en transit ou en chasse. Le projet est toujours en cours car il a pour but d’évaluer les effets des changements de pratiques et d’aménagements écologiques sur le long terme (au-delà de 5 ans).

Objectifs
(1) évaluer quantitativement les effets d’aménagements écologiques en cohérence avec des systèmes de culture valorisant cette biodiversité sur les auxiliaires des cultures, la régulation biologique des ravageurs, sur la conservation des pollinisateurs et de vertébrés typiques de plaines agricoles,

(2) encourager le développement de ces aménagements sur le territoire en mobilisant la profession et l’enseignement agricoles ainsi que les porteurs d’enjeux tels que chasseurs, naturalistes et apiculteurs.

Conservation des populations de tortues

 

La biologie de la conservation est une science multidisciplinaire qui doit résoudre une situation de crise en changeant de nombreux paramètres en une fois… mais finalement lequel était important ? Pour répondre à cette question des modèles individus-centrés sont utilisés reproduisant au plus fin de la connaissance les histoires de vie des espèces étudiées, ici les chéloniens. Il est alors aisé de tester l’effet de différentes hypothèses sur le taux d’accroissement de la population.

Les jardins domestiques pour la conservation de la biodiversité en milieu urbain : une étude interdisciplinaire

L’urbanisation a deux conséquences principales pour la conservation de la biodiversité : d’une part les villes sont des habitats défavorables pour la majorité des espèces sauvages et d’autre part les citadins sont en moyenne moins intéressés par la nature et sa préservation que ceux qui vivent dans des zones plus rurales. Les jardins domestiques, qui constituent la principale surface d’espaces verts dans les zones urbanisées, offrent un potentiel important pour lutter contre ces deux problèmes liés à l’urbanisation mentionnés ci-dessus. En effet, les jardins peuvent fournir à la faune une source importante de nourriture et d’habitat et peuvent également contribuer à la connectivité du paysage. En outre, pour de nombreux habitants des zones périurbaines, les jardins privés constituent un cadre majeur des interactions quotidiennes entre les humains et la biodiversité. Cela suggère que les jardins pourraient contribuer à renforcer la connexion entre l’homme et la nature qui est à son tour liée à un plus grand engagement dans les comportements pro-environnementaux. Notre équipe développe des projets interdisciplinaires mobilisant l’écologie, la sociologie et la géographie pour étudier ces thématiques. En écologie, les espèces modèles étudiées sont les insectes pollinisateurs et les plantes à fleur.