Bruno COLAS

Bruno Colas

Poste : Professeur
Poste détaillé : Professeur U-PSUD – Co-directeur de l’ESE

Équipe : Trajectoires ÉcologiqueS et Société

Coordonnées :
Laboratoire Écologie, Systématique et Évolution – IDEEV
Bureau 2226 Bât. 680 – 12, route 128
91190 Gif Sur Yvette

Tél : +33 (0)1 69 15 44 70

Fax : +33 (0)1 69 15 46 97

Email : bruno.colas (at) universite-paris-saclay.fr

Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution

Activités de recherche

Mes travaux de recherche passés sont essentiellement des travaux de Biologie des Populations. J’y ai abordé des aspects évolutifs et démographiques grâce à des travaux empiriques d’observations in natura et d’expérimentations et des travaux de modélisation. J’ai travaillé sur des espèces végétales rares, avec des problématiques de conservation en toile de fond.
Depuis 2014, tout en gardant un intérêt pour l’écologie et l’évolution, j’élargis mes problématiques à des aspects plus sociétaux. Actuellement, en 2015-2016, je travaille principalement sur deux problématiques : les translocations de conservation et les relations plantes-pollinisateurs dans les socio-écosystèmes d’Ile-de-France.

1. Translocations de conservation.

Les translocations de conservation sont des déplacements d’individus vers des sites naturels visant à renforcer ou créer des populations de manière à ce que le statut de conservation de l’espèce concernée s’en trouve amélioré à une échelle locale ou sur l’ensemble de son aire de répartition.
Les translocations de conservation sont de plus en plus en fréquentes, à cause de la croissance des pressions humaines sur les habitats naturels, de la mise en place de dispositions légales de protection de la nature qui peuvent astreindre à faire des translocations dans le cadre d’aménagements (les « mesures compensatoires pour la biodiversité », en France), et de la volonté toujours présente des naturalistes de conserver les espèces. Or, très peu de données sont facilement disponibles sur les translocations passées. La plupart d’entre elles n’ont pas fait l’objet de publications et la littérature grise qui en fait état est très dispersée. Il s’ensuit que les opérateurs des translocations (bureaux d’études, associations, chercheurs…) ne disposent pas de toutes les informations issues de retours d’expériences passées, ce qui peut nuire à l’efficacité des translocations qu’ils mènent. Quant aux décideurs, ils ne disposent que de peu de recul pour juger de la pertinence des opérations de translocation qu’ils sont amenés à autoriser, imposer ou refuser, ce qui peut nuire à la conduite des politiques de gestion de la nature.

Dans ce projet, nous effectuons actuellement un travail de compilation d’informations (issues de publications et de documents non publiés) sur les translocations euro-méditerranéennes, afin de les analyser et de pouvoir répondre à un certain nombre de questions qui nous semblent intéressantes en écologie fondamentale ou appliquée, permettant d’améliorer les futurs projets de translocation. Premièrement, beaucoup de questions sont liés à l’origine et la méthodologie des translocations. En effet, on peut considérer qu’il y a des projets ‘volontaires’, initiés véritablement dans un souci conservatoire, et des projets qu’on peut qualifier de ‘contraints’ car issus d’obligations légales dans le cadre de mesures de compensation. On peut se demander, par exemple, s’il y a (et si oui, pourquoi ?) une différence entre les projets ‘volontaires’ et les projets ‘contraints’ sur :
– les espèces concernées : leur appartenance à tels groupes taxonomiques, leur statut UICN, leur présence sur différentes listes de protection, le fait qu’elles soient connues localement par la population… ;
– le choix du type de translocation : renforcement, réintroduction ou création de population dans de nouveaux sites ;
– les choix méthodologiques : nombre d’individus transloqués, prise en compte des aspects génétiques…
– le suivi post-translocation : nombre d’années de suivi, types de données récoltées (présence/absence de la population, estimations d’effectifs, suivis individuels…)
– etc.

Deuxièmement de nombreuses questions se posent quant aux résultats des translocations, en particulier :
– quels estimateurs des trajectoires démographiques post-translocations sont à la fois envisageables sur un grand nombre d’espèces et assez pertinents pour permettre de faire des comparaisons entre translocations ?
– quels sont les facteurs déterminants des trajectoires démographiques post-translocations, parmi des facteurs biologiques (traits d’histoire de vie, passé démographique de l’espèce…), écologiques (type de milieu), méthodologiques (nombre d’individus, stades du cycle de vie utilisés, diversité d’origine des individus, gestion du milieu post-translocation…).

Ce projet est mené en interaction avec Juan Fernandez et en collaboration avec l’équipe de François Sarrazin (MNHN), qui s’intéresse aux translocations animales, tandis que nous nous intéressons aux translocations végétales. Une base de données sur les translocations euro-méditerranéennes est en cours de construction (TransLocPlant pour les plantes), ainsi qu’un site web. J’encadre en 2015-2016 sur ce sujet Iris Le Roncé (4ème année ENS Lyon) en collaboration avec Bertrand Schatz (CNRS-CEFE, Montpellier), et en lien avec le Ministère chargé de l’Environnement (MEDDE).

2. Relations plantes-pollinisateurs dans les socio-écosystèmes d’Ile-de-France.

Ce travail de recherche vise à déterminer l’influence des différents éléments du paysage (en particulier, liés à l’urbanisation) sur les plantes sauvages entomophiles et leurs pollinisateurs en Ile-de-France. Nous travaillons en particulier sur :
1. La structuration géographique des pollinisateurs en Ile-de-France selon leur biologie et les éléments du paysage.
2. La structuration géographique des plantes sauvages dans les villes et villages d’Ile-de-France selon leur morphologie florale et les éléments du paysage.
3. La comparaison de la phénologie et de la morphologie florale entre populations urbaines et rurales au sein de 4 espèces sauvages communes.
4. La comparaison de l’abondance et l’identité des pollinisateurs dans des populations expérimentales urbaines et rurales comprenant des plantes d’origines urbaine et rurale.

Les problématiques n°1 et n°2 sont étudiées grâce aux bases de données du MNHN et issues des sciences participatives (SPIPoll pour les insectes pollinisateurs, Sauvages de ma rue pour les plantes), des analyses paysagères (SIG) et des analyses de type PLS (Partial Least Squares). Les problématiques n°3 et n°4 sont étudiées grâce à une expérimentation en cours, incluant 4 espèces végétales cultivées expérimentalement dans 8 sites (4 urbains et 4 ruraux), comprenant chacun des plantes des quatre espèces avec, pour chaque espèce, des origines urbaine et rurale. Les espèces étudiées sont Geum urbanum, Geranium robertianum, Cymbalaria muralis et Prunella vulgaris.

Ce travail est inclus dans le projet BUZZinParis (Financement ‘Paris 2030’), en collaboration avec Isabelle Dajoz (IEES Paris), Nathalie Machon et Colin Fontaine (MNHN), et Sophie Nadot (Equipe EVA de l’ESE). Je co-encadre avec S. Nadot la thèse de James Desaegher sur ce sujet.

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Enseignement

Depuis 1997, j’enseigne l’écologie et l’évolution à l’Université Paris Diderot, en cours, TD et TP du L1 au L2.

Depuis 2014, j’assure en particulier les enseignements suivants :

  • botanique et écologie générale (successions végétales) en sortie de terrain à Fontainebleau pour les L1 ;
  • génétique des populations en L2 (TP de simulations), en M1 et M2 ;
  • écologie évolutive en cours et TP/TD en L3 ;
  • biologie de la conservation en cours et TP/TD en M1 et M2.

Ces dernières années, j’ai créé deux UE (Ecologie évolutive en L3 et Biologie de la conservation en M1), qui incluent, outre les cours magistraux, des TP de simulations (génétique et dynamique des populations) et des sorties de terrain (suivis démographiques sur deux espèces végétales à Fontainebleau). Mes enseignements insistent sur la compréhension des mécanismes générateurs et destructeurs de diversité, avec des aspects génétiques et démographiques, et sur les méthodes qui permettent, pratiquement, d’observer, de mesurer et d’agir sur l’évolution de la diversité au cours du temps. J’aborde principalement les niveaux populationnels, spécifiques et écosystémiques.

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Encadrement

  • Thèses encadrées :

James Desaegher. Thèse en cours sur les relations plantes-pollinisateurs dans les socio-écosystèmes d’Ile-de-France. (50% co-encadremebt avec Sophie Nadot).

Coralie Beltrame. 2007. Problèmes posés par le concept d’espèce en biologie de la conservation. Exemple des centaurées de la section Maculosae dans les régions méditerranéennes et alpines de l’Europe occidentale. Univ. Pierre et Marie Curie. (Encadrement 100%).

Florian Kirchner. 2005. Conservation et développement des connaissances : un double objectif pour l’étude des espèces menacées. Exemples de la renoncule à fleurs en boules et de la centaurée de la Clape. Univ. Pierre et Marie Curie. (Encadrement 100%).

Hélène Fréville. 2001. La centaurée de la Clape : biologie d’une espèce rare et réflexions méthodologiques. Université Montpellier 2. (25% co-encadrement avec Agnès Mignot, Isabelle Olivieri et Miquel Riba).

  • Environ 40 étudiants encadrés pour des stages de licence et de master.
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Parcours

2005. Habilitation à Diriger des Recherches, Université de Paris Sud, Science de la Vie.

1998. Poste de Maître de conférences à l’université Paris Diderot.

1997-1998. Poste d’ATER à l’université Paris Diderot.

1997. Doctorat en Science de la Vie, Université de Tours, mention Très honorable avec félicitations du jury. Direction : Isabelle Olivieri.

1993-1997. Chargé de mission au Conservatoire botanique national de Porquerolles.

1992-1993. Contrat Emploi Solidarité (CES) à l’association des Ecologistes de l’Euzière (Prades-le-Lez, Hérault : études d’aménagement, inventaires botaniques, animation, conception de documents divers…).

1991-1992 : Petits boulots (dont main d’œuvre à l’INRA de Montpellier).

1990-91 : DEA de Biologie des Populations et Eco-éthologie, Université de Rennes 1, mention Bien.

  • Laboratoires d’affectation pour les activités de recherches :

2011-présent : Ecologie, Systématique, Evolution (UMR UPSud/CNRS/AgroParisTech), Université Paris Sud, Orsay.

2004-2011 : Conservation des Espèces, Restauration et Suivi des Populations (UMR MNHN/CNRS/UPMC), Muséum national d’histoire naturelle, Paris.

1997-2004 : Fonctionnement et Evolution des Systèmes Ecologiques (UMR UPMC/CNRS/ENS/AgroParisTech), Université Pierre et Marie Curie, Paris.

1994-1997 : Station de Génétique et Amélioration des Plantes de l’INRA de Montpellier, Mauguio.

1991 : Laboratoire de Primatologie et de Biologie évolutive (CNRS), Station biologique de Paimpont.

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Quelques publications

Robert A., Colas B., Guigon,I., Kerbiriou C., Mihoub J.-B., Saint-Jalme M., Sarrazin F. 2015. Defining reintroduction successusing IUCN criteria for threatened species. A demographic assessment. Animal Conservation.

Acker P, A. Robert, R. Bourget and B. Colas. 2014. Heterogeneity of reproductive age increases the viability of semelparous populations. Functional Ecology 28, 458-468.

Colas B., F. Kirchner, M. Riba, I. Olivieri, A. Mignot, E. Imbert, C. Beltrame, D. Carbonell, H. Fréville. 2008. Restoration demography : A ten-year demographic comparison between introduced and natural populations of endemic Centaurea corymbosa (Asteraceae). Journal of Applied Ecology 45, 1468-1476.

Kirchner F., A. Robert, and B. Colas. 2006. Modelling the dynamics of introduced populations in the narrow-endemic Centaurea corymbosa : a demo-genetic integration. Journal of Applied Ecology 43, 1011-1021.

Kirchner F., S. Luijten, E. Imbert, M. Riba, M. Mayol, S.C. González-Martínez, A. Mignot, and B. Colas. 2005. Effects of local density on insect visitation and fertilization success in the narrow-endemic Centaurea corymbosa (Asteraceae). Oikos 111, 130-142.

Colas B., C.D. Thomas, and I. Hanski. 2004. Adaptive responses to landscape disturbances : empirical evidence. In Evolutionary Conservation Biology, eds R. Ferrière, U. Dieckman, and D. Couvet, pp. 284-299. Cambridge University Press, Cambridge.

Bonnin I., B. Colas, C. Bacles, A.-C. Holl, F. Hendoux, B. Destiné, and F. Viard. 2002. Population structure of an endangered species living in contrasted habitats : Parnassia palustris (Saxifragaceae). Molecular Ecology 11, 979-990.

Colas B., I. Olivieri and M. Riba. 2001. Spatio-temporal variation of reproductive success and conservation of the narrow-endemic Centaurea corymbosa (Asteraceae). Biological Conservation 99, 375-386.

Colas B., I. Olivieri, and M. Riba. 1997. Centaurea corymbosa, a cliff-dwelling species tottering on the brink of extinction. A demographic and genetic study. Proceedings of the National Academy of Sciences, USA 94, 3471-3476.